NIPAH/FOCUS MAGAZINE

« Nipah »: Quel est ce nouveau virus redoutable qui menace le monde ?

Si le virus Nipah qui sévit en Asie, est encore peu connu en Europe, il fait partie des maladies et agents pathogènes classés prioritaires par l’OMS en raison de leur potentiel épidémique et de l’absence ou de l’insuffisance de traitements disponibles. Ce virus émergent, transmis par les chauves-souris frugivores, est apparu en 1999 en Asie du Sud. Alors que le monde est aux prises avec le SARS-CoV-2, quelle menace pourrait représenter le virus Nipah ?

Le caractère récurrent du virus Nipah, la gravité de ses symptômes et un taux de mortalité élevé entre 40 et 75 % font craindre une possible pandémie, similaire à celle du Covid-19, s’il venait à franchir les frontières de l’Asie.

Sur le site de l’Organisation Mondiale de la Santé, il est mentionné que l’infection à virus Nipah est une zoonose émergente et grave chez l’animal et chez l’homme. Les hôtes naturels de ce virus sont des chauves-souris frugivores de la famille des Ptéropodidés, qui appartient au genre Pteropus.

Le virus Nipah a été identifié pour la première fois en 1998 au cours d’une flambée à Kampung Sungai Nipah, en Malaisie. L’hôte intermédiaire était alors le porc mais lors de flambées postérieures, il n’y avait pas d’hôte intermédiaire. En 2004, au Bangladesh, des personnes ont été infectées par le virus Nipah après avoir consommé du jus frais de palmier-dattier qui avait été contaminé par des chauves-souris frugivores. Une transmission interhumaine a également été signalée, notamment dans un hôpital en Inde. Le tableau clinique chez l’homme va de l’infection asymptomatique à un syndrome respiratoire aigu et à une encéphalite mortelle. Le virus Nipah peut aussi entraîner une maladie chez le porc et d’autres animaux domestiques. Il n’existe de vaccin ni pour l’homme ni pour l’animal. Le traitement symptomatique intensif reste la principale méthode de prise en charge de cette infection chez l’homme.

Selon l’Institut Pasteur, ce virus émergent présent dans toute l’Asie du Sud et du Sud-est, est un agent infectieux transmis par les chauves-souris et qui, d’après l’OMS, pose un risque d’épidémie sévère dans un futur proche. Alors qu’aucun traitement ni vaccin n’existe actuellement, des chercheurs de l’Institut Pasteur, du CNRS et de la Johns Hopkins Bloomberg School of Public Health se sont associés à des confrères internationaux  de l’icddr,b, de l’IEDCR et des CDC américains, pour étudier la dynamique de transmission du virus Nipah. Ils se sont appuyés sur des données issues d’investigations épidémiologiques réalisées durant ces quatorze dernières années au Bangladesh, pays le plus touché. Leur étude a démontré que le risque de transmission est plus important lorsque le malade est un adulte présentant des symptômes respiratoires. Par conséquent, lorsqu’il n’est pas possible d’isoler tous les cas suspects, ces individus devraient être ciblés en priorité pour mieux lutter contre la propagation du virus.

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