Dr. Thierry Besins

DR. THIERRY BESINS Dans le monde fabuleux de la chirurgie plastique

La France jouit d’une popularité sans égale en matière de médecine esthétique. À l’étranger, les célébrités vantent les vertus de la «French Touch», basée sur une utilisation assez légère et naturelle des méthodes de rajeunissement.

Dr. Thierry Besins est une référence mondiale dans le monde de la chirurgie plastique, esthétique et réparatrice. Charismatique, exceptionnel et unique avec son regard bleu azur, il nous reçoit dans son cabinet privé à la Clinique Saint Georges à Nice, pour en savoir un peu plus au sujet des dernières tendances dans le monde très prisé de l’«Anti-Aging».

«Contrairement à beaucoup de thérapies, la chirurgie esthétique remodèle l’extérieur pour améliorer l’intérieur… Aucune standardisation n’est possible à aucun niveau. Chaque être humain est unique de part sa génétique, son passé affectif et pathologique, son état psychologique momentané, ses goûts, ses craintes, etc. Seule, une chirurgie sur mesure, est envisageable». Telle est entre autres la théorie du Dr. Thierry Besins, Président fondateur et membre de la SOFCEP (Société Française des Chirurgiens Esthétiques Plasticiens), membre de l’ISAPS (International Society of Aesthetic and Plastic Surgery), de L’ASAPS (American Society of Aesthetic and Plastic Surgery), et également directeur scientifique du grand congrès international de Monaco Euromedicom AMWC (Aesthetic & Anti-Aging Medicine World Congress) auquel assistent plus de 12000 personnes chaque année au mois d’avril. Il s’agit d’ailleurs de l’événement le plus pointu en matière d’anti-âge.

Dr. Besins, pouvez-vous nous parler en résumé des principales nouveautés dans le domaine de la chirurgie plastique ?

Il faut bien comprendre qu’on ne peut pas avoir de nouveautés tous les six mois, mais il y a des tendances, il y a de belles évolutions grâce à l’amélioration des techniques et des produits.

Sur le plan de la médecine esthétique, il est évident que les injectables qui comprennent la toxine botulique et les acides hyaluroniques sont de petits bijoux, à condition de bien savoir les utiliser, pas trop et au bon endroit, parce que si on fait n’importe quoi, ce n’est plus un bel outil et ce n’est pas beau du tout.

Pour ce qui est de la toxine botulique, il faut savoir le faire avec raffinement. On ne fait pas trois points sur le front et deux autres sur les côtés hâtivement… il faut étudier la position du sourcil, décider de préserver ou pas la mimique, parce qu’il y a des gens qui ont des asymétries et ça pourrait être très beau. Il faut analyser à tout prix un regard, une personne, un visage. Cette perception est universelle. Vous avez des personnes qui ne sont peut-être pas très belles, mais qui ont un charme fou. Il faut être artiste et savoir analyser ce qui est charismatique pour ne pas l’abimer. Ce n’est pas parce que vous avez un sourcil plus haut que l’autre, un œil qui louche un petit peu, ou des fossettes, qu’il faut les corriger ! Ça peut être magnifique et souvent si on le corrige, ça devient comme tout le monde et la personne a tout perdu.

Vous êtes donc tout à fait contre les visages figés et prototypés ?

C’est impossible en tout cas en Europe. C’est vrai qu’il y a beaucoup de demandes de femmes qui veulent avoir un front «comme une patinoire» et qui sont furieuses parce qu’il reste une petite mobilité du sourcil, mais c’est absolument ridicule. Prenez l’exemple de Nicole Kidman que j’ai vue il y a peu de temps ; elle a eu la toxine botulique et s’amuse à faire des mimiques sur les réseaux sociaux. On voit qu’elle fait la méchante, la joyeuse, l’étonnée, la surprise, l’effrayée… mais son regard ne bouge absolument pas et ce n’est pas normal. C’est pour ça d’ailleurs que tous les acteurs un peu connus signent actuellement des contrats qui ne les autorisent pas à faire de la toxine botulique, parce qu’on change leur charisme, leur expression. Il faut corriger de façon neutre sans perdre sa personnalité.

Par contre, je suis tout à fait pour le fait de commencer la toxine botulique à un âge assez jeune, par petites doses, pour éviter d’avoir de grosses rides. C’est de la prévention. Si vous commencez petit à petit, un peu, pour vous empêcher de gagner de grosses rides, c’est l’idéal. Ma fille a 24 ans et je lui ai fait de la toxine botulique, mais un tout petit peu. Quand on habite au soleil, qu’on sent que la peau va s’abimer, il faut commencer les injections en douceur.

Ensuite, on a tous ces injectables qui sont maintenant de très bonne qualité. Tout ce qui est moche est incontestablement mal fait ou excessif. Il faut comprendre où on perd le volume et mettre le produit en profondeur sans changer la mimique. Il faut que le produit soit élastique, que ça ne remonte pas comme des boules. Il faut surtout maitriser l’anatomie. Le plus important est de savoir examiner quelqu’un.

Des lèvres mal faites par exemple, sont horribles quand la personne sourit! Il faut savoir que la lèvre inférieure doit être toujours un peu plus grosse que la supérieure et non pas le contraire. C’est mauvais d’injecter sur les côtés, ça fait des sourires de joker.

En résumé, quand on commence la toxine en étant jeune, il n’y aura pas de bêtises, pas de «too much»… Le drame est de vouloir traiter une femme de cinquante ans comme si on faisait un lifting et lui remplir tout le visage.

Est-il possible aujourd’hui de rajeunir tout un visage par des traitements légers en une seule séance ?

Oui tout à fait. Avec les injectables, tout est possible et on a de très beaux résultats. On peut redessiner un profil en une demi-heure en cabinet sans opération. On remodèle le squelette avec des acides hyaluroniques spécifiques et très denses. On redessine un menton, un front, etc.

L’ultrason peut-il lifter la peau du visage sans chirurgie ?

Ça ne marche pas très bien, c’est juste pour retendre un petit peu la peau et «désinfiltrer un visage épais».

La toxine botulique et l’acide hyaluronique restent donc incontournables, mais faut-il aussi les compléter avec des fils tenseurs?

La toxine botulique et l’acide hyaluronique sont super au point. Les fils tenseurs sont la révolution du siècle. C’est un lifting sans chirurgie qui dure entre 5 et 10 ans. C’est génial pour la prévention. Il y a toutes catégories de fils mais si on veut que ça dure, il ne faut pas mettre de fils résorbables. 80% de ces fils sont du style institut de beauté. Ils vont soit disant produire du collagène, donner de l’éclat…c’est un marché colossal, comme les mésothérapies, mais leurs résultats ne durent pas.

Quelle est la durée de ce genre d’intervention ?

Les fils tenseurs se font sous anesthésie locale. L’intervention dure deux heures, ne laisse aucune cicatrice et quasiment pas d’œdèmes ni de bleus. Vous pouvez reprendre l’avion le soir même. Il y a seulement quelques petites douleurs qui disparaissent au bout de quelques jours. C’est absolument magique. C’est comme, voire même mieux qu’un lifting quand c’est bien fait. Pas de cicatrice ni de de changement possible !

Et pour le buste ?

Pour le buste ça ne marche pas.

Pour les mains?

On peut mettre de l’acide hyaluronique.

Y a-t-il des contre-indications pour les fils tenseurs ?

Non pas du tout. Dès qu’on se prend en charge tôt, c’est magnifique.

Concernant la cellulite, que pensez-vous du traitement à base de «Spherofill Cell» ?

Je n’y crois pas. Ce sont des outils marketing. Ça va durer un an, puis on passera à autre chose.

Que suggérez-vous pour la cellulite ?

De la patience et de la résignation. Mettre en valeur d’autres parties du corps ou du visage…

Quelle est l’opération la plus courante chez les hommes ?

Chez les hommes, ce sont les paupières et les liftings. Mais quand un homme lutte contre son âge, je trouve ça vraiment horrible ; il fait plus con et vieux. Un homme qui se teint les cheveux par exemple, c’est absolument ridicule !

Vous dites que «la chirurgie esthétique est avant tout la chirurgie de l’âme et du mieux-être». Pouvez-vous nous expliquer en résumé votre vision des choses à ce sujet ?

C’est très simple. Curieusement, on maltraite ce métier qui est merveilleux. Nous sommes des chirurgiens du paraître. Il faut comprendre la personne, lui expliquer ce qu’il faut faire et l’aider à prendre conscience des différents traitements ou interventions. C’est pour ça que c’est une chirurgie de l’âme. On doit traiter les codes de perception et rendre la personne plus heureuse au final. C’est notre seul but, l’être humain, et non pas des photos sans âme !

Les crèmes à base de cellules souches sont très tendance en ce moment. Qu’en pensez-vous?

Je n’ai pas le droit de le dire, mais ça ne marche pas.

Les chirurgiens plastiques et les dermatologues font de plus en plus leur promotion sur les réseaux sociaux avec des «stories» pratiquement quotidiennes. Qu’avez-vous à dire à ce sujet ?

Je suis catastrophé ! Toutes les 5 minutes, ils postent des stories sur Instagram. Ce n’est plus de la médecine ! Ce n’est plus de la chirurgie ! Un médecin qui sort du bloc opératoire en filmant des seins fraichement opérés ! je rêve, j’ai honte pour mon métier. C’est hallucinant ! En général, ce sont les les moins recommandables, ils ont du temps à perdre, mais le drame est que c’est la «com» qui fait la valeur d’un médecin et non plus ses compétences…

Qu’avez-vous réussi de mieux ?

Ma vie ! Mais il faut avoir beaucoup de chance !

Et sur le plan professionnel ?

Je vais mal vous répondre, mais c’est un métier tellement passionnant que je suis en train de réfléchir comme un fou pour créer quelque chose de révolutionnaire (dans l’intérêt des patients). Le lifting que j’ai inventé il y a quelques années a d’ailleurs fait le tour du monde.

Que représente pour vous le luxe ?

Ça m’embête de dire ça, mais tout est plus beau dans le luxe. C’est être privilégié en quelque sorte… à condition d’en avoir conscience !

Qu’est-ce qui vous motive ?

La joie d’un patient heureux d’un résultat… il n’y a rien de plus extraordinaire que d’apporter de la joie à quelqu’un !

Un souhait

C’est de pouvoir exercer mon merveilleux métier le plus longtemps possible.

Un rêve

Pouvoir trouver le moyen d’opérer sans aucune cicatrice.

Des conseils santé-beauté à donner à nos lecteurs

Ils sont à moitié faits par la mode et par les magazines. La plus belle beauté est celle du charme, du naturel et du charisme. Belle toute seule, c’est nul, ça n’a pas d’intérêt. La petite mimique dans les yeux en dit beaucoup plus. La plus belle des beautés est de dégager une force intérieure et d’être soi-même.

Propos recueillis à Nice par NADINE FAYAD COMAIR

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