JEAN-MARIE de SAINT ANGE

Jean-Marie de Saint Ange fait partie de ces jeunes entrepreneurs créatifs, talentueux et pragmatiques que l’on aime rencontrer. Après avoir fait ses armes dans le stylisme et la mode à Paris, il crée une ligne d’uniformes destinée aux Palaces et Hôtels 5 étoiles et fait rimer service haut de gamme avec élégance. Convaincu par la qualité et le style de ses uniformes, le Plaza Athénée Paris devient son premier client. En l’espace de 6 ans, « Saint Ange Uniforme » devient le fournisseur du Groupe Hyatt, de la Dorchester Collection et du Four Seasons Hotels and Resorts.

En 2015, il revend la branche uniforme au Groupe Servi, société européenne spécialisée dans la fourniture hôtelière, et fonde un an plus tard les laboratoires pharmaceutiques EdelweissLab dans le Valais en Suisse.

Focus sur cet entrepreneur discret mais pétillant.

Quels sont vos nouveaux projets ?

Je travaille actuellement sur une collection de prêt-à-porter H/F et d’accessoires sous l’enseigne « Maison de couture Saint Ange ». L’idée est de rester fidèle aux marqueurs qui ont fait l’identité et le succès de la marque et d’évoluer vers des coupes intemporelles avec toujours le même soin porté au choix des matières et à la qualité de la fabrication.

Un second projet qui me tient à cœur est celui de retranscrire un jour l’aventure rocambolesque dans laquelle je me suis embarqué il y a 8 ans pour fonder EdelweissLab®. L’industrie pharmaceutique était un secteur inconnu pour moi au démarrage. En voulant y entrer, j’ai fait la connaissance de personnages invraisemblables, anticonformistes et souvent providentiels pour m’aider à mener à bien mon projet. Mon histoire est le résultat d’un enchevêtrement de personnalités aux trajectoires hors du communs, une succession d’anecdotes imprévisibles, qui m’ont mené là où je suis aujourd’hui. Un témoignage dont j’ai conservé des images, des écrits, des vidéos… Le format restera à définir. 

Entre vos débuts dans la mode, puis dans les uniformes d’hôtels prestigieux et actuellement dans l’industrie pharmaceutique, où vous retrouvez-vous le plus et pourquoi ?

Je crois que ce sont les nouveaux défis qui m’animent et les rencontres qu’ils provoquent.  Un concept judicieux, porté par l’ambition forte d’avoir un impact, d’offrir une réponse inattendue aux besoins du marché, quel qu’il soit. Finalement je me retrouve là où il y a du cœur, et le mien guide souvent mes choix et discerne mes priorités.

La nouvelle aristocratie n’est plus celle du « sang bleu » mais celle du courage de se battre pour de nobles causes modernes, celle de l’engagement et de la sincérité.

Qu’avez-vous appris de chacune de ces différentes expériences ?

J’ai appris que le chemin compte et qu’il vous apporte tout autant que l’objectif. Ce que vous allez devoir imaginer pour contourner un obstacle, les compétences que vous allez devoir réunir dans une équipe pour réaliser l’impossible, la persévérance et l’humilité d’apprendre de ses erreurs, comme sur le chemin de la vie finalement. « Quelle victoire ne recèle pas sa part d’insondable mystère ». Seul dans votre bureau, quand germe l’idée d’un nouveau projet, vous envisagez une multitude de scénarios mais rien ne se passe comme prévu et c’est ce qui rend le projet magique. J’ai eu souvent le sentiment de pouvoir compter sur la Providence qui vous guide avec bienveillance. Si vous aboutissez alors c’est tant mieux, vous étiez à votre place, et si vous n’arrivez pas au bout, c’est qu’il en était mieux ainsi, qu’autre chose vous attend ailleurs. Paradoxalement, les échecs peuvent vous apporter beaucoup si vous les acceptez comme une occasion de changer, de vous remettre en question, encore et encore. Finalement, il s’agit chaque fois d’aventures humaines plutôt que d’expériences d’entrepreneur.

Vous faites partie de la haute aristocratie française. Pourquoi avez-vous fait le choix de résider en Suisse ?

Je suis infiniment reconnaissant à la Providence de venir de ce l’on peut appeler une « bonne » famille mais je suis au fond quelqu’un de simple, qui aime les rapports vrais, avec des gens authentiques, et mon père a toujours veillé à ce que je ne me repose pas simplement sur le confort de mes origines.

Tout cela m’importe peu, je suis de ceux qui respectent l’humain pour son courage et ses talents infinis, les surprises et la lumière qui réside au fond de chacun quand il n’est plus question de « représentation » et que l’on se met un peu en retrait du « bal masqué » que peuvent devenir parfois les mondanités. J’aime les gens qui brillent pour ce qu’ils sont et ce qu’ils font plutôt que par les reflets, souvent ternes, de là d’où ils viennent.

La nouvelle aristocratie n’est plus celle du « sang bleu » mais celle du courage de se battre pour de nobles causes modernes, celle de l’engagement et de la sincérité dans un monde qui tend à se déstructurer. 

J’ai l’impression que c’est ce que j’ai trouvé en Suisse, un mode de vie, une beauté brute, une originalité insoupçonnée, un goût de l’indépendance et de la tradition. Et le Valais, où je vis depuis 2012, est un petit paradis terrestre, avec ses montagnes majestueuses, sa nature puissante et par-dessus tout, la chaleur et la simplicité authentiques des Valaisans. Du Valais émane une atmosphère de sagesse et de force, une double dynamique propice au travail. La Suisse est pour moi une source d’inspiration intarissable. Sans la Suisse et la sérénité qu’elle m’offre, je n’aurais jamais pu mener à bien et de front tous mes projets. La Suisse est aujourd’hui mon pays et sera celui de mes futurs enfants et petits-enfants.

Comment trouvez-vous la France d’aujourd’hui ?

La France est le pays de la Révolution, un mot que je n’aime pas mais dont je retiens surtout la signification première de cycles, d’alternance, de rotation et si la période semble sombre, triste et peu propice à l’éclosion, de la jeunesse pousse des talents, je sais que l’esprit d’excellence à la française, avec sa splendeur et son énergie, reviendra quand le moment sera venu.

Qu’est-ce qui vous inspire et vous motive ?

Comprendre, rencontrer, échanger, partager, admirer, voyager et par-dessus tout : être surpris ! Je suis quelqu’un curieux des autres et de ce qui m’entoure.

Votre plus beau souvenir

Une marche de 9 jours dans le désert du Negev en jeûne hydrique. En suivant les traces du peuple hébreux guidé par Moïse et nourris par la manne, ce voyage introspectif m’a permis de puiser la force et le dynamisme que j’ai insufflés à mon entreprise actuelle.

Votre plus grande fierté

Avoir pu faire arrêter le tabac à des milliers de fumeurs et avoir participé à leur bien-être et leur santé de demain.

Un parfum 

Terre d’Hermès par le grand Jean-Claude Ellena. Brut, élégant et sobre avec un parfum d’ailleurs.

Une ambiance déco

Un mixte d’architecture ultra moderne et d’antiquités.

Un souvenir inoubliable

Mon premier vol solo en avion.

Comme disait Albert Einstein : « L’imagination est plus importante que la connaissance, car la connaissance est limitée, tandis que l’imagination englobe le monde entier, stimule le progrès, suscite l’évolution ».

Comment vous définissez-vous ?

Je suis un homme de contrastes, un rêveur créatif mais réaliste, et souvent un catalyseur de rencontres synergiques qui dépassent la simple addition de talents. Je crois beaucoup en la ressource inépuisable de l’imagination. Comme disait Albert Einstein : « L’imagination est plus importante que la connaissance, car la connaissance est limitée, tandis que l’imagination englobe le monde entier, stimule le progrès, suscite l’évolution ».

Que représente pour vous la célébrité ?

La reconnaissance du travail accompli mais avec des lunettes de soleil pour ne pas être ébloui par le miroir aux alouettes.

La gloire ?

Je laisse la Gloire à Dieu

Le luxe ?

Ne pas avoir de téléphone, de mails, de réseaux sociaux. Être en famille se coucher tôt, manger sainement être et bien dormir.

La beauté ?

Elle est partout, à condition de regarder plus loin que le bout de son nez. Quoi de plus beau qu’un ciel étoilé ?

Une émotion

Contempler ceux que j’aime lorsqu’ils sourient et que je les sens heureux, à l’abri des aléas de la vie, des tracas du quotidien.

Une chanson

L’hymne des chérubins de Tchaïkovski.

Un film culte

BraveHeart avec Mel Gibson est certainement le film que j’ai le plus regardé dans ma vie. Pour l’honneur qui en émane, son courage, sa foi, sa détermination et son « Freedom ! ».

Un plat préféré

J’aime tout, surtout la raclette !

Une boisson

Un bon petit fendant du Valais.

Une couleur

Le « bleu » Klein.

Un style de mode

Décontracté mais chic, veste en cachemire du tisseur Holland & sherry, pantalon velours côtelé Zadig, sneakers YSL argentés, col roulé From Future et lunettes fumées Vynil Factory.

Un sport

Une de mes raisons d’aimer le Valais qui m’est si cher : Le snowboard… à outrance, mais aussi le tir sportif et la voltige (aérienne).

Un hobby

Le pilotage d’avion. Je suis qualifié « montagne ».

Un moyen de s’évader

Prendre la route, avec une bonne musique et en bonne compagnie

La ville qui fait rêver

Rome, pour l’âme qui en émane, ses millénaires d’histoire que l’on peu comme toucher du bout des doigts, la rupture magique entre de sublimes pierres antiques et le rythme si particulier de la dolce vita.

La farniente, où et quand ?

J’ai parfois du mal à rester inactif, mais je peux rêver d’un dimanche après-midi à flâner sur un bisse du Valais ou un sentier de montagne … Toujours la montagne, toujours la Suisse.

Des vacances réussies

En Corse du Sud dans une propriété restée sauvage que m’a transmise mon grand-père paternel, Julien, avec qui j’ai partagé une grande complicité et vécu à ses côtés pendant presque 14 ans. Tout y est, la nature, la mer, les vergers d’orangers et de citronniers. Pour se ressourcer, c’est un parfait équilibre entre forces telluriques et tranquillité. Je suis tellement reconnaissant à mon grand-père de m’avoir transmis ce morceau de terre unique et inestimable pour moi. J’espère un jour le transmettre aux miens.

A deux, où se retrouver ?

L’Hôtel Chetzeron à Crans-Montana, bien sûr ! Se délecter de cuisine alpine et d’amour à 2112 mètres d’altitude, c’est ça le septième ciel !

Un truc pour remonter le moral

Parler à ma Mère… Ma « Merveille », ma Mère veille, encore et toujours. Je ne peux que la décliner en majuscule.

Un livre de chevet

« Vouloir c’est pouvoir » de Raymond Hull.

Une œuvre d’art

Toute la poésie de l’œuvre de Raphaël Ritz, sa palette, sa lumière. Son « Matterhorn » de 1882 et son « Mineraloge » un an plus tard, me bouleversent.

Un musicien

Hans Zimmer, c’est à lui que l’on doit ces monuments de musiques de films : Gladiator, Mission, Dune …

Un souhait

Une vie simple… Je ne désespère pas d’y arriver

Un regret

Celui d’en avoir trop… Notamment de ne pas avoir encore fait le tour du monde; le temps passe si vite.

Changer de vie

Je m’y exerce, chaque jour…

Un rêve

Me retrouver aux commandes d’un avion de chasse, et aller dans la stratosphère voir la courbure terrestre et l’immensité étoilée.

Quel est le bonheur parfait selon vous ?

La perfection n’étant pas de ce monde, il convient d’aspirer aux bonheurs simples, je dirais être en famille.

Qu’avez-vous réussi de mieux ?

Mon niveau sur « Candy crush »

Que détestez-vous par-dessus tout ?

Le mensonge, la trahison et l’injustice.

Premier plaisir du matin

Éteindre cette sonnerie « Sonar » de mon Iphone. Le sonar est cette invention diabolique qui détecte les sous-marins en plongée et maintenant les dormeurs qui replongent…

Et le dernier de la journée

Flâner sur des sites d’actus.

Un moyen de se détendre

Rire « à gorge d’employé » comme disait San Antonio, autre Suisse d’adoption

La qualité principale que vous aimez chez une femme

Un triptyque de grâces : Charme, intelligence, humour. En fait, les trois sont indissociables. La beauté féminine est un tableau vivant … Au-delà de cette beauté qui s’efface avec le temps, le charme, Lui ne disparait jamais.

Un héros

Mon grand-oncle, Léon Bourjade, authentique héros de la guerre 14/18, pilote de chasse, as aux 86 victoires aériennes. Sa spécialité était de descendre les ballons d’observation allemands appelés « Drachen ». En altitude il coupait les moteurs de son avion, tombait en feuille morte sans faire de bruit, tirait sur le « Drachen » avec sa mitrailleuse, rallumait les moteurs et reprenait son vol. Il eut 27 victoires homologués sur les « Drachen ».

Aucun autre pilote n’a réussi un tel exploit qui nécessitait beaucoup de courage, de self contrôle et sans aucun doute, une Protection particulaire… La chute libre était une épreuve terrible pour l’organisme tout entier, remettre les moteurs en marche n’était pas toujours évident, reprendre les commandes de l’appareil et s’échapper sans être abattu tenait chaque fois du miracle. Les ballons captifs ennemis étant bien évidemment protégés depuis le sol par toute une artillerie de mitrailleuses et de canons. Il devint missionnaire et mourut à 33 ans en Papouasie, dédiant sa vie aux pauvres.

Un homme à admirer

Un homme justement… avec son génie et ses défauts : Elon Musk 

Votre idole

Si l’on n’a de dieu que Dieu, mon idole sans conteste est ma remarquable phénomène de sœur Stéphanie de Saint Léon.

Votre devise

« In hoc signo Vinces ! » Je vous laisse le soin de traduire.

Propos recueillis par Nadine Fayad Comair

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