CLAUDE BARZOTTI

C’est à l’occasion de l’inauguration de «The Legend», que nous avons rencontré le célèbre chanteur Claude Barzotti, dont les titres romantiques comme «Madame», «Prends bien soin d’elle», «Aime-moi», «Le rital», «Beau, je ne serai jamais beau», «C’est moi qui pars», «J’ai les bleus», «Je t’apprendrai l’amour»… ont eu un énorme succès. François Barzotti passe les deux premières années de sa vie en Belgique avant d’aller en Italie, en Suisse, au Luxembourg… et de revenir définitivement en Belgique à l’âge de 9 ans. D’une gentillesse et d’une modestie extrême, Claude Barzotti ne peut sans doute pas laisser indifférent et nous emporte dans un monde de rêve, de romantisme et de sensibilité… le tout chargé de beaucoup d’émotions.

Il nous accorde une interview exclusive dans laquelle il évoque entre autres une sombre période de sa vie, son combat contre son addiction à l’alcool.
Mais aujourd’hui, Claude Barzotti s’en est sorti grâce à l’amour de ses filles, de ses amis, et au soutien indéfectible du public. Il sort en juin un nouvel album très attendu, intitulé «Le temps qui passe».
Focus sur l’un des visages les plus marquants de la chanson, qui a vendu plus de deux millions et demi de disques en 1983 et 84.

Qu’est-ce qui vous a surtout lancé?
J’ai fait des études de musique ce qui m’a porté à enseigner à l’âge de 18 ans. Par contre j’étais complètement nul à l’école et j’ai eu l’intelligence de le comprendre très vite. J’ai abandonné mes études à 14 ans, puis j’ai été maçon, peintre en bâtiment et mécanicien de vélos…
À l’âge de 22 ans, on m’a demandé d’être directeur artistique d’une des plus grandes maisons de disques d’Europe, les disques Vogue. J’ai donc occupé ce poste pendant 8 ans, de 1975 à 1983.
Je chantais mais ça ne marchait pas du tout et en 1978, j’ai sorti un 45 tours qui s’est vendu à 200 exemplaires et là j’ai pris la décision d’arrêter la chanson. Jusqu’au jour où en 1981, je reçois un soir un appel téléphonique des frères Celie de Paris qui étaient les producteurs de la danse des canards. Ils étaient enthousiastes et m’ont dit: «Mais Monsieur Barzotti vous avez un talent fou», j’ai cru que c’était une plaisanterie… j’ai dit «allez espèce de con c’est qui?» et on en rit encore maintenant… puis j’ai compris que c’était du sérieux. Ils m’ont demandé d’aller à Paris qui est à 300km de chez moi, je n’avais pas d’argent pour prendre le train; ils m’ont envoyé le billet. Je suis arrivé chez eux, où dix personnes m’attendaient; ils avaient fait venir des gens des radios, des grossistes de disques et des journalistes. J’ai pris ma guitare, je leur ai fait écouter quelques chansons… ils sont devenus fous, on a signé le contrat le jour même, sans même que je ne le lise… je n’avais rien à perdre de toute façon et j’ai eu la chance de tomber sur des gens extraordinaires comme on n’en trouve plus. Puis on a ressorti «Madame» qui a vendu près de 600 000 disques et qui n’en avait vendu aucun en 74… et c’est parti comme ça.

Êtes-vous auteur et compositeur de vos chansons?
Oui absolument, je fais tout.

Quels sont vos nouveaux projets?
Je sors un nouvel album début juin qui s’appelle «Le temps qui passe». Je suis un chanteur d’émotions qui chante du vécu. Lorsque j’ai écrit «Madame», j’avais 20 ans, et j’étais mécanicien de vélos. Mon patron m’a emmené dans un hôtel très connu à Bruxelles qui s’appelle le Métropole. J’ai vu une femme qui avait une quarantaine d’années, j’en suis devenu fou, j’avais 20 ans, je n’ai donc pas osé l’approcher… on est rentré à l’atelier et en réparant les vélos, l’idée m’est venue d’écrire et ne connaissant pas son nom, j’ai dit «Madame». C’est une chanson toute simple, facile… «Je vous regardais tendrement, j’aurais bien voulu vous parler, mais le courage m’a manqué.» C’est ce que je ressentais.

Est-ce que cette dame sait que cette chanson a été faite pour elle? L’avez-vous revue par la suite?
Absolument pas et je ne sais pas qui elle est. Je ne l’ai vue qu’une fois.

Quels sont les principaux titres du nouvel album?
Il y en a une qui s’appelle «Quand les enfants s’en vont» dans laquelle je parle de mes deux filles. J’ai écrit aussi une chanson qui s’appelle «D’accord d’accord» ou je dis tu n’es pas mon maître. Il y a également «Ma môme» qui évoque une période où j’avais 13 ans et une petite amie qui habitait en face de chez moi. J’attendais des heures pour la voir passer et je l’ai écrit…

Vous êtes l’auteur d’un titre non publié «La France est aux Français» qui a été diffusé sur internet et créé une certaine polémique. De quoi s’agit-il exactement?
C’est normal à cause de la façon dont elle a été présentée. J’ai écrit au fait une comédie musicale qui s’appelle les nouveaux nomades et un jour le producteur est venu au studio et m’a dit, ta comédie est magnifique mais il manque quelqu’un de méchant, j’ai ajouté 3 ou 4 chansons, et comme c’est moi qui écris, je chante toutes les chansons pour les apprendre aux comédiens; et quelqu’un est parti mettre ma voix sur internet. La chanson est complètement sortie de son contexte initial.

Comment se déroule votre journée type?
Je donne à manger à mes petits chats et mon chien, puis comme je ne prends pas de petit déjeuner, je range un peu la maison et quand j’ai envie, je me mets au piano ou à la guitare pour écrire.

Est-il facile de devenir chanteur dans le monde d’aujourd’hui?
Sincèrement je ne sais pas parce que le métier a complètement changé. Dans le temps, il n’y avait que trois radios; chez nous c’était Europe 1, RTL et RMC.
Aujourd’hui, il y a dix mille radios libres, donc c’est beaucoup plus difficile. Par contre avec internet, je ne sais plus… je suis complètement nul avec ça; c’est devenu très compliqué et les disques se vendent beaucoup moins. En 1983, quand j’ai commencé en professionnel, le disque d’or en France était de cinq cent mille exemplaires et le disque de Platine d’un million. Aujourd’hui le disque d’or est de cinquante mille et le disque de Platine de cent mille. Ça a baissé de dix fois!

Que représente pour vous le luxe?
Au fait, je suis resté un paysan. J’aime avoir une belle maison, une belle voiture et j’aime surtout donner. Les membres de ma famille ne savent pas par exemple combien coute un litre d’essence parce que je leur offre tout, les voitures, les maisons, l’essence… Je n’aime pas vraiment aller dans des boutiques, ce sont mes filles et mes amis qui me ramènent des habits, des souliers, etc.

Quel âge ont vos filles?
Vanessa a 39 ans et Sarah 24.

Que représentent pour vous la gloire et la célébrité?
Le plus grand bonheur est de faire un métier qu’on aime et qu’on soit apprécié. Par exemple une fois, à la fin d’un concert dans votre beau pays, le public était tellement gentil que j’ai dit spontanément: «Le Liban est fidèle et vos femmes sont belles».

La beauté?
La beauté est subjective.

Quel est le bonheur parfait selon vous?
C’est surtout la famille. Lorsqu’il y a des problèmes de famille, rien ne va.

Qu’avez-vous réussi de mieux?
A part mes filles? Je pense que j’ai donné du bonheur aux gens et ils me l’ont rendu. J’ai un public exceptionnel et très fidèle.

Avez-vous beaucoup de concerts en 2015?
Beaucoup. J’ai un concert à Marseille, puis je vais en Belgique et je serai par la suite en tournée au Canada de fin octobre à début décembre. Ce pays m’a vraiment donné le plus.

Qu’est-ce qui vous motive?
J’adore l’écriture, partir à zéro, trouver un sujet intéressant et lui mettre une mélodie. La cerise sur le gâteau est de pouvoir la chanter sur scène et ce qui est encore plus beau, c’est lorsque la chanson marche et que les gens chantent. Là c’est le bonheur total.

Que détestez-vous par dessus tout?
Les idiotes.

Premier plaisir du matin
Je dirai un petit espresso.

…Et le dernier de la journée
Lorsque j’ai tout fini et que je monte dans ma chambre avec mes chats et mon chien regarder la télévision.

Un moyen de se détendre
J’ai mon divan qui est fatigué tellement je suis tout le temps dessus.

Une émotion
J’en ai eu beaucoup. La perte de mes parents. Mais pour parler de belles choses, je dirai que c’est en 1984 lorsque j’ai reçu mon disque de Platine en France.

Votre chanson préférée
C’est comme si on demandait à une maman qui a dix enfants qui elle aime le plus ! Mais je dirai que j’ai un petit faible pour «Madame» parce que c’est celle qui m’a permis de me faire aimer du public mais ce n’est pas celle qui a vendu le plus. C’est «Le rital» qui a battu les records de ventes.
J’ai été le meilleur vendeur de disques en France en 1983 et 84 et je suis dans le Guiness book.

Un film culte
Les canons de Navarone et Mourir d’aimer.

Un parfum
Je ne suis pas très parfums.

Un plat préféré
Le couscous.

Une boisson
Sincèrement j’ai eu des problèmes d’alcool dans ma vie. Je n’ai jamais bu parce que j’aimais; j’ai bu parce que ça me faisait tourner la tête et à cause de la peur. Je dirai que ma boisson préférée est l’eau.

Une ambiance déco
J’aime bien le contemporain.

Une couleur
Le bleu.

Un souvenir inoubliable
Vogue, les frères Celie.

Un moyen de s’évader
Malheureusement chez moi ça a été l’alcool. Pour m’évader j’ai beaucoup bu…

La ville qui fait rêver
Je ne suis pas très ville

Votre refuge
Ma résidence secondaire à la montagne en Italie.

Un truc pour remonter le moral
J’essaie de me mettre au piano et d’écrire.

Un livre de chevet
Je n’ai jamais lu un livre à part les «Tintin».

Une œuvre d’art
Ce n’est pas mon truc, j’ai été voir la Joconde de Vinci, j’ai fait la queue durant 2 ou 3 heures pour voir ce truc de 70cm que je ne mettrai même pas dans ma cave…

Un souhait
Pouvoir chanter le plus longtemps possible.

Un compliment
Je suis avare de compliments mais quand j’aime je le dis carrément et quand je n’aime pas, je le dis aussi.

Un regret
La boisson! Je pense que j’aurai pu être beaucoup plus grand si je n’avais pas bu.

Un rêve
Il y en a un qui va s’assouvir, je vais bientôt être grand-père. Ma fille Sarah qui a 24 ans est enceinte et je vais être «Nono» en septembre! C’est grand-père en italien.

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